mardi 16 mars 2010

Soit notre Ciel, soit notre Enfer

Ecrit le dimanche 15 novembre 2009

Nous sommes tous seuls sur Terre.
Dieu nous a créé et nous a laissés
Afin de faire de son jardin d'Eden
Soit notre Ciel, soit notre Enfer...

Langueurs de la mélancolie

Ecrit le lundi 16 novembre 2009

Je ne sais vraiment plus si je dois me livrer
Aux langoureuses douleurs de la Mélancolie,
Au méandre aigre-doux de ces affres jolis
Qui affaiblit mon coeur et fait mon âme panteler.

Citations personnelles février 2010

Ecrit en février 2010 

Plus on essaye de sauter loin, plus on doit prendre de l'élan. Plus on prend de l'élan, plus ça fait mal si on se loupe.

Il faut oser poser des questions: c'est la seule manière de satisfaire sa curiosité.

Je veux bien être altruiste et penser tout le temps aux autres. Mais qui pensera alors à moi?

La bourse est une immense loterie où tout le monde décide de la fortune de quelques-uns et de la ruine de tous les autres.

Durant sa vie, l'homme expérience en moyenne 265 jours de bonheur parfait. Après, il naît.

S'il est un carburant inépuisable pour faire tourner le monde, c'est bien la crédulité.

Comme pour beaucoup de choses, le prix à payer pour avoir une personnalité sur Internet est fonction du temps que l'on y consacre.

Si on regarde objectivement l'état du monde, la seule solution pour survivre, c'est d'en rire.

Le plus gros défaut de l'Homme, c'est qu'à chaque incarnation, il lui faut tout réapprendre. Le plus grand défaut de la Femme, c'est qu'à chaque incarnation, elle sait déjà tout!

L'ordre n'est qu'un état particulier du chaos.

Chaque rêve est un univers, chaque réveil une apocalypse.

Connaître la loi est le premier pas pour savoir intelligemment l'enfreindre.

Le poil le plus résistant du corps humain est celui qui pousse au milieu de la main.

Le point commun entre l'ascenseur et le rat est qu'ils ont chacun leur cage. La différence, c'est que le rat tourne dans une roue et que l'ascenseur monte et descend.

Le malheur de certains, c'est que la dernière course où ils sont arrivés premiers remontent au ventre de leur mère.

Nous avons toujours de la chance dans notre malheur: il y a toujours pire que son propre cas.

La solitude n'est pas sympathique, et c'est bien dommage. Car si elle l'était, tout comme l'encre, elle n'existerait pas longtemps.

L'Homme est l'être vivant le plus évolué sur Terre: c'est le seul être vivant qui a la capacité d'érotiser un légume.

Le problème n'est pas d'avoir à payer des impôts. Le problème c'est comment les payer.

L'envie est un sens de la propriété surdimensionné.

Le seul vrai repos, c'est la mort. Vivre, c'est souffrir. Rêver, c'est persévérer à vivre.

Vous êtes riches, je suis riche, nous sommes tous riches. Sauf que certains sont riches d'argent, d'autres de connaissances, et moi je suis riche d'emmerdes.

On a besoin de données pour tirer des conclusions. Mais fournir les données n'est pas fournir de la déduction. On change vite de boulanger s'il décide de vendre de la farine, de l'eau et du sel au prix du pain.

Il y aura toujours une nouvelle idée pour chasser une ancienne, une mauvaise nouvelle pour oublier la précédente, une grande cause nationale pour masquer l'échec de la cause antérieure. L'esprit moderne n'a pas besoin de plus d'information: il a besoin de plus de constance. 

Le mariage distord les perceptions: Avant, la Femme voit très bien les qualités d'un fiancé. Après, elle voit très biens les défauts d'un mari. 

La vie est faite de problèmes. Vivre, c'est les résoudre.

Répéter l'évidence est fatigant uniquement pour celui pour qui cela est évident.

L'Orgueil se croit le plus capital des péchés, et l'Envie le conforte dans cette opinion.

Citations personnelles janvier 2010

Ecrit en janvier 2010 

Jouer au loto, c'est espérer être une erreur statistique.

C'est parce que personne ne pense à tout qu'il faut écouter les avis de tout le monde.
 
Il ne faut jamais accepter de s'habituer à l'ignorance crasse; parce que si l'ignorance ne se transmet pas, la crasse le peut.
 
La maison de mon coeur possède plusieurs pièces, suffisantes pour contenir tous ceux que j'aime. Mais quelque que soit la taille d'une maison, on ne peut jamais en occuper qu'une seule pièce à la fois.

Si tu veux connaître un homme, apprends ses rires et apprends ses pleurs. Si tu veux connaître une femme, ouvre ton porte-monnaie.

C'est quand on découvre Internet que l'on comprend que ce n'est pas l'information qui manque mais la manière de l'exploiter.

Le plaisir est toujours fonction de l'attente: les minutes les plus intenses pour le drogué ne sont pas juste après la prise mais juste avant.

Mieux vaut la commisération que la piété: personne n'a pitié des riches et pourtant tout le monde voudrait vivre la même misère (étymologie: com-misérer) qu'eux.

La famille est le seul lien que vous n'avez jamais demandé et qu'on ne peut rompre quelques que soient les inimitiés. Parfois les orphelins ne connaissent pas leur bonheur.

La Paresse est la mère de l'Intelligence: la multiplication n'a été inventée que parce que certains en avaient marre d'additionner.

Le flegme est un comportement. Le phlegme est un crachat. Attention donc à ce qu'on veut afficher sur son visage. 

Citations personnelles 2009

Ecrit en 2009

Il faut éviter de regretter ses actions. Si l'on passe son temps courbé sur le passé, on ne peut se réjouir des bonheurs à venir.

Celui qui passe sa vie avec un pied dans le passé et un pied dans le futur ne peut faire autrement que chier sur son présent.

Expliquer le passé aux présents influent en bien sur le futur.

Rien n'est pire que l'ennui. En cette morne plaine où rien n'a d'intérêt, pas un pic ou une vallée pour marquer l'espace, pas un arbre, droit ou courbé, pour créer de l'ombre. Là où l'esprit ne s'accroche à rien et la conscience vire à la folie.

La liberté d'expression inclut aussi la liberté de se taire.

On ne retient de leçons que de ses échecs. Les succès s'oublient vite.

Il est des pensée légères comme des bulles de savon,
Inconséquentes et éphémères, sans véritables raisons.

La sincérité est toujours meilleure: vous n'avez pas besoin d'inventer de mensonges.

Il y a un siècle, le divorce n'existait pas: c'eut été trop horrible pour les enfants, ils auraient été traumatisés. Et rien n'était pire qu'être un bâtard né sans filiation légitime. Aujourd'hui, plus de la moitié des enfants naissent hors-mariage et personne ne s'inquiète du psychisme traumatisé de ces pauvres enfants... Mais où va la société française!!!!!!!

C. Boutin a parlé cinq heures contre le PACS en 1998, vu la situation dix ans plus tard, on sait maintenant qu'elle aurait pu s'épargner des litres de salive (ainsi que le port ostentatoire de la Bible).

Chaque vice est une vertu, chaque défaut est une qualité. La seule différence entre les deux tient en la modération.

On aimerait tous savoir de quoi demain sera fait, pour se consoler du présent ou tenter d'éviter un futur malheureux. Pourtant si on le savait vraiment, la vie serait d'un ennui mortel.

Il y a trois raisons principales pour écouter "Rires et Chansons": pour le rire, pour les chansons, et parce qu'on s'emmerde... 

Le problème de faire plus, c'est qu'après on vous reproche ne plus le faire quand vous ne faites que suffisamment.

Celui qui enseigne ne donne pas que son temps: c'est en transmettant que les générations futures peuvent construire mieux.

Vu la propension de l'Homme à n'entendre que ce qu'il apprécie et à être sourd au reste, celui qui dit tout et son contraire aura toujours raison.

C'est beau le Français. C'est moche les Français.

Continuer en connaissant le danger est la marque commune des courageux et des imbéciles.

L'intérêt de choisir des vieux Immortels, c'est qu'on a plus souvent le plaisir de les remplacer.

Le fort va au devant du péril et vainc. Le faible va au devant du péril et succombe. L'intelligent ne va pas au devant du péril.

Il paraît que plus l'attente est longue, plus le plaisir est grand. Je connais des gens qui devraient littéralement mourir de plaisir tellement ils ont attendus...

Le bonheur ne vient pas de ce que l'on fait, mais de la somme des efforts engagés pour y parvenir.

Je préfère les cas leçons aux cas misoles. 

Je ne peux m'empêcher de penser qu'une bonne majorité des problèmes de couple pourraient être résolus par une simple rupture...

Un compte en banque bien garni ne fait pas le bonheur mais ça élimine certains soucis.

Remercie toujours ceux qui t'aident: des lèvres s'ils y ont un intérêt, du coeur s'ils sont désintéressés.

De quoi se plaint France Télécom? Que ses employés se suicident au bureau plutôt que de se tuer au travail?

Cultive ce qu'on te reproche, car c'est ton Moi véritable.

La graine tombée trop proche de l'arbre n'aura jamais assez de lumière pour croître correctement.  

Il y a toujours plus crétin qu'un homme qui donne un ordre idiot, par exemple celui qui lui obéit.

Une journée où l'on à rien appris est une journée gâchée.

Un fou, c'est quelqu'un qui a tout perdu. Sauf la raison.

Pour paraphraser J. Séguéla: Si à 23 ans, tu n'es pas encore conseiller général régional, c'est que tu as raté ta famille de naissance.

Quand on a l'obligation de courir 5km, c'est toujours les cinq premiers kilomètres qui sont difficiles.

Au sujet du racisme, la première des erreurs de généralisation est de croire que l'autre est différent de soi. Vous êtes pareils: vous vous haïssez autant l'un que l'autre.

Il n'y a aucun problème à vivre sur un nuage. Il faut juste éviter d'atterrir.

L'intuition est aux fainéants et aux paresseux ce que la logique est aux savants: une fournisseuse de réponses.

Chacun voit midi à sa porte, mais doit-on le voir de l'intérieur ou de l'extérieur?

Le concept de prison est indigne de l'Humanité mais pas de la Société. C'est humain que de prendre ce qu'on désire, c'est la société qui nous l'interdit.

Il est possible de décrocher la Lune. Il suffit de tirer dessus. Mais qui va grimper à l'échelle pour la raccrocher?

Il est plus facile d'aimer une personnalité qu'un être humain: le poster ne cherche jamais à vous contredire.

Celui qui cherche ne trouve pas toujours. Mais celui qui ne cherche pas ne trouve pas. Toujours.

Le problème des contes de fées, c'est qu'ils s'arrêtent toujours lorsque la partie la plus intéressante de l'histoire commence.

L'eau d'ici vaut mieux que l'au-delà.

Le premier intérêt d'être philosophe, c'est de pouvoir dire des conneries sans que le quidam moyen n'ose le relever.

En France, il y a statistiquement plus de chances de se faire foudroyer que de gagner au Loto. Et pourtant, il y a beaucoup plus de joueurs de Loto que de gens qui se baladent avec un paratonnerre... 

Le septième ciel serait plus souvent atteint si Dieu l'avait pourvu d'un ascenseur.

La première erreur de Dieu n'est pas d'avoir supposé que l'Homme était parfait, mais que la Femme l'était. 

Cela a toujours été le problème de l'Humanité: elle a toujours aspiré vers les étoiles au lieu d'être plus terre à terre et se contenter de sa caverne et de son mammouth grillé...

La moitié d'un gain est toujours supérieure à la totalité d'une perte.
 
La religion est la plus belle et la pire création de l'Homme. C'est pour elle qu'on a dressé et les cathédrales, et les bûchers.

Celui qui ne fait pas l'effort de comprendre les intentions de ses supérieurs et suit les ordres à la lettre est soit un enfant, soit un animal.

La croyance en l'existence en Dieu est un acte de Foi. Dieu n'est pas prouvable scientifiquement. Et ceux qui ont besoin d'arguments tels que la perfection de la Création pour prouver son existence ne sont pas de vrai croyants.

Ce ne sera pas la première fois qu'on trafique le thermomètre au lieu de guérir la fièvre.

Les deux plus grandes idéologies que sont le communisme et le libéralisme ont été vaincues par la nature humaine.

Survivre à une crise, c'est prouver que l'on est fort. Malheureusement, "les performances passées ne présument pas des performances futures".

Aujourd'hui la journée a commencé magnifiquement. Et puis j'ai dû me lever.

La plus belle chose de la vie, c'est que chaque jour qui passe nous apporte un grain supplémentaire de sagesse à apprendre. La pire, c'est qu'elle nous retire une journée de plus pour pouvoir l'appliquer.

Il en est des investisseurs en bourse comme des troupeaux: c'est toujours le premier qui a le champ plus dégagé, et c'est toujours les trainards qui se font bouffer par les ours.

Méfiez-vous des dogmes! Et surtout du premier d'entre eux: "Méfiez-vous des dogmes!"

On ne peut pas tout savoir. Mais rien n'empêche d'en savoir toujours plus.

La douleur ne sert à rien pour apprendre une leçon. C'est pour la retenir qu'elle possède une certaine utilité.

La mémoire n'a pas de dimension physique, pourtant elle peut être très courte chez certains.

Première fois

Texte écrit le lundi 28 août 2006 
Il avait attendu si longtemps
Pour se trouver un bel amant.
Tant et tant de jours à rêvasser,
A deviner le goût du premier baiser.

Et il le trouva finalement
Un beau jour, à un thé dansant.
Ils se firent les yeux cajoleurs,
Se dévoilèrent en pudeur.
 
Puis vint très naturellement
Le propos si innocent en bouche
D'un dernier verre avant
De finir ensemble dans sa couche.
 
Il fut tendre, il fut gentil.
C'était plus près du Paradis
Le point noir c'est quand ce fut fini:
Le prince Charmant pétait au lit! 

mercredi 10 mars 2010

Encore un kilo de plus

Mes abdos courbaturent, mes mollets se crampent, mes avant-bras tremblent quand je m'accroche à cette rampe. La barre est là, si terrible et si belle, amoureuse amante à chaque effort rebelle. Et mes mains l'enlacent tendrement, la caressent doucement, l'agrippent fermement en dépit des ampoules. Dépense ton corps, dépense tes graisses, dépense tes calories, dépense tes joules. Et encore un poids de plus (un kilo dit le glyphe) à monter et descendre, tel un moderne Sisyphe.

L'adrénaline chante dans mes veines, étouffe les cris silencieux de mon corps: pour aller toujours plus loin, soulever plus de poids encore, je me drogue à mes propres endorphines, plus anesthésiantes que la morphine. Tirer encore et lentement, comme à regret, doucement relâcher. Dépense tes joules, dépense tes muscles, dépense ta concentration, dépense ta volonté. Et encore un poids de plus (un kilo, sans surprise) à monter et descendre obstinément, sans lâcher prise.

Je punis mes muscles d'ankyloses et de courbatures comme on dresse un chien à coups de fouet. Je m'abrutis de douleurs, mon corps n'est plus qu'un jouet, esclave obéissant, tant que ma volonté dure: penser toujours à continuer, forcer le muscle récalcitrant, concentration ultime. Dépense ta volonté, dépense ta rage, dépense ton sentiment d'être une victime. Et encore un poids de plus (un kilo, évidemment) à monter et descendre encore et toujours, péniblement.

Puis enfin je m'arrête. Tout mon être crie de douleurs. Je ne sais enfin plus lequel de mon corps ou de mon coeur me fait finalement le plus souffrir: bienheureuse ignorance. Mais ma concentration est partie et bien sûr je repense à toi qui m'a quitté, qui veux garder mon amitié, et m'exhibe ton nouvel amant. Dépense ton amour, dépense ta douleur, dépense ta haine, dépense ton ressentiment. Et encore un jour de plus (et une nuit évidemment) à m'exténuer le corps pour pouvoir dormir sans rêve de toi.

Je ne souffrirai plus par toi

Je ne souffrirai plus par toi.
La transmutation est en cours:
Dès que la somme de mon amour,
Fondue au creuset de la peine,
Sera transformée en haine,
Je ne souffrirai plus par toi.

Je n'avais jamais pensé te perdre

Je n'avais jamais pensé te perdre, même si, je m'en rends compte maintenant, je ne t'avais jamais possédé. Tu étais en moi comme un coeur désormais remplacé par un pacemaker: un élément essentiel mais tout le temps oublié.

La division par zéro

►La naissance des nombres.

Au départ, il n’y avait rien.
Ou plutôt il n’y a avait que deux états, avoir et ne pas avoir. Et si on n’avait pas, on n’avait rien. Et si on avait, binh on avait. Point.
Ou plutôt, on comprenait intuitivement qu’avoir plus de nourriture rassasiait plus, qu’avoir plus de fourrures permettait d’avoir plus chaud.

Et puis un beau jour du Néolithique inférieur (ou était-ce une laide nuit du Paléolithique supérieur? Mmm… Passons), Anatole Dugenou (évidemment, ce n’est pas son vrai nom : le vrai est imprononçable en français), homme des cavernes par passion et par nécessité comprit qu’il pouvait y avoir une association possible de concept entre les doigts de la main et le nombre d’objets distincts qu’il voyait. Il comprit que même si ce n’était pas la même chose (un doigt reste un doigt), il était possible d’exprimer le concept d’un nombre en l’associant aux doigts de la main. Puisqu’il avait une pomme et une pomme, il pouvait tout à fait dire qu’il avait pouce-index pommes. Et s’il avait une pomme de plus, il possédait pouce-index-majeur pommes. Anatole Dugenou venait d’inventer le concept de nombre.

Tout heureux, il alla chez son voisin et lui expliqua son idée. Le voisin (qui avait plus de pommes et moins de scrupules) lui fit remarquer que ce n’était pas très pratique : si on avait cinq pommes, il faudrait dire pouce-index-majeur-annulaire-auriculaire… Et puis que dire si on avait encore une pomme de plus ? Anatole Dugenou fut déconfit, il rentra dans sa caverne et se trancha la main de dépit, ne put plus chasser correctement et mourut de faim rapidement.

Le voisin vola la paternité de l’idée (Je vous avais dit qu’il avait moins de scrupules) et étendit le concept au-delà de pouce-index-majeur-annulaire-auriculaire en leur enchaînant main-pouce, main-pouce-index, main-pouce-index-majeur, etc. Curieusement, l’Histoire a retenu le nom d’Anatole Dugenou comme étant le premier con qui s’est tranché la main alors que celui de l’inventeur des nombres (son voisin) a disparu depuis de la mémoire des hommes.

►L’Addition.

Il ne fallut pas énormément de temps pour que le concept de nombres débouchât sur celui d’Addition. Plus précisément le temps nécessaire aux hommes pour passer du déclaratif "J’ai pouce pomme" au déductif "Si j’avais pouce pomme de plus, j’aurai index pommes." (Oui, entre-temps, on a découvert, en plus de l’ambition et la cupidité, que ne citer que le dernier doigt était suffisant).

►La Soustraction.

Dès lors que certains hommes (généralement plus costauds) découvrirent les vertus bienfaitrices et civilisatrices de l’Addition, d’autres hommes (généralement plus faibles) découvrirent les méfaits sournois de la Soustraction. L’homme faible qui possédait pouce pomme et se voyait appliquer par la force le concept avancé de Soustraction n’avait plus rien. Et c’était très bien comme ça s’il ne souhaitait pas se retrouver avec la tête au carré par les bons services de l’adepte de l’Addition qui l’avait "civilisé". On en resta là. Jusqu’à la naissance du zéro.

►Le zéro.
Au Vème siècle, Ghandi (Ok, il ne s’appelait pas Ghandi, mais je m’en fous, c’est le seul nom indien que je connaisse alors on va dire qu’il s’appelait Ghandi.) se fit soustraire encore une fois sa pouce pomme par un additionneur de passage. Seulement peu de temps avant, il avait caché sur soi pouce poire et son soustracteur ne lui avait pas pris.

Et du coup, il eut un gros problème : il n’avait plus sa pouce pomme, mais il avait encore sa pouce poire ! Comme dire alors qu’il n’avait rien ? N’avoir rien c’est n’avoir pas de pomme, ni de poire! Il n’avait donc pas rien puisqu’il avait pouce poire ! Confronté à ce douloureux problème, il finit par créer un mot pour désigner cette quantité nulle de quelque chose. Ce mot fut "zéro". Il avait donc zéro pomme et pouce poire.

►La Multiplication

La Multiplication naquit très rapidement de l’Addition, sa mère, engrossée par la Cupidité, son père. Les adeptes très costauds de l’Addition commençaient à se fatiguer de compter le nombre de leurs pommes: "1+1+1+…+1 donne 359." (Oui entre-temps, les noms des doigts évoluèrent pour ne devenir que des symboles abscons certes, mais plus faciles à écrire…)

Un fervent Additionneur présenta un jour le concept de la Multiplication au forum annuel des Additionneurs Associées. Les autres Additionneurs testèrent l’idée dans tous les sens :
1 + 1 + … + 1, 15 fois soit 15 × 1 = 15
5 + 5 + … + 5, 6 fois soit 6 × 5 = 30...
Et finirent par l’adopter.
 
►La Multiplication par zéro.

Rapidement, la multiplication par zéro arriva sur le devant de la scène. Pas de problème, répondit son inventeur. Si vous avez zéro pomme et que "soustrayez" une pomme à cinq voisins, vous avez cinq pommes. De même, si vous le faites à quatre, trois deux ou un voisin, vous aurez quatre, trois deux ou une pomme ! Et si vous le faites avec zéro voisin, vous avez zéro pomme au final. Il s’ensuivit que 0 × 1 = 0.
Parce que la démonstration marchait aussi avec deux, trois, quatre pommes par voisin, on convint finalement que multiplier n’importe quoi par zéro donnait zéro. (C’est toujours un consensus qui tient de nos jours, seules quelques rares personnes reléguées dans des asiles cherchent encore le nombre qui multiplié par zéro ne donnerait pas zéro, je crois qu’ils en sont à 158 012 158 849 265 358 157 943 158 et des poussières.)

►La Division

Rapidement la Cupidité (encore elle) et la Paresse, poussèrent à la naissance de la Division. Combien fallait-il soustraire de pommes à ses 10 voisins pour obtenir 100 pommes ? N’était-ce pas moins fatigant de demander plus de pommes aux 4 voisins les plus proches ? Combien alors ? Toutes ces gentilles questions que l’on se pose tranquillement dans le bonheur simple d’un estomac remplis de pommes trouvèrent une réponse pratique avec la Division : 100 pommes pouvaient être obtenu de 10 voisins si l’on leur en prenait 10 à chacun. Et 25 si l’on était fatigué et que visiter 4 voisins était moins fatigant.

►La Division par zéro.

Evidemment, les Additionneurs-Multiplieurs-Diviseurs n’étaient pas les seuls mathématiciens de l’époque. Les Soustraits avaient aussi découvert qu’être plus éloignés possible de l’Additionneur en question faisait beaucoup pour le maintien de leur stock de pommes. Tant et si bien qu’un jour, l’Additionneur se retrouva sans voisin. Il voulut obtenir son tribut habituel de pommes mais n’avait personne pour lui donner. Et la division ne l’aidait pas :

Car si 100 / 10 = 10 pommes
100 / 4 = 25 pommes.
Que pouvait bien valoir 100 / 0 ?

Il convoqua une réunion d’urgence des Additionneurs-Multiplieurs-Diviseurs Associés (oui entre temps la raison sociale avait changé pour s’adapter à l’évolution des connaissances) et leur soumit le problème. Les participants découvrirent avec stupeur que le problème se posait aussi pour toutes les valeurs de tribut! Même demander une misérable pomme d’un voisin inexistant n’était pas possible!

Ils continuèrent à chercher vainement une solution et moururent tous de faim sur place. Seules des tablettes gravées de leurs calculs attestent aujourd’hui de leur désarroi profond et de leur existence. Les mathématiciens après prirent bien garde à ne jamais se pencher sur le problème de peur de tomber dedans et de mourir de faim à essayer de le résoudre. Il est de bon ton en leur présence de dire que c’est impossible et que ça n’a pas de sens.

Voilà pourquoi, même aujourd’hui, on ne sait pas ce que vaut une division par zéro et qu’on dit qu’elle est impossible.

jeudi 4 mars 2010

Amour ou Haine

Qui suis-je pour dire s'il faut aimer ou haïr?
Suivre la haine ou subir l'impérieuse loi du désir.
Je ne suis qu'un pèlerin sur le chemin de la vie:
Humble valet de l'un, et à l'autre asservi.